20240412

Opinion : ma voiture, mon anxiété

De nombreux critères peuvent influencer le bien ou le mal-être d’un individu, mais y aurait-il des dénominateurs communs? L’Etat pourrait-il jouer un rôle? Nous allons nous pencher sur l’anxiété liée à la sécurité routière.

Quand on habite en Wallonie, la voiture est presqu’incontournable. Pour faire référence à ma situation personnelle, j’ai une voiture depuis mes 18 ans car il n’y a que trois bus qui passent par jour dans ma commune, beaucoup de jeunes sont dans ce cas. La conduite était, au départ, un plaisir, elle donnait un sentiment de liberté, pour citer le fameux slogan des années 80.

Mais depuis quelques années, les témoignages de mécontentement se multiplient, ainsi que le sentiment d’injustice lié à la répression routière.

Dans ce domaine notamment, l’État, sous l’impulsion dogmatique de la Flandre, a adopté une approche autoritaire et répressive au nom d’un idéal illusoire de risque zéro. Plutôt que de chercher à autonomiser les conducteurs, on se voit imposer des règles strictes et infliger des sanctions sévères pour le moindre écart.

Illustrons cela par des exemples concrets : des limitations de vitesse excessivement basses sur des routes sûres, des amendes infligées pour des infractions mineures telles que le dépassement de stationnement (45€ à Ixelles)ou le dépassement de quelques km/h sur l’autoroute(+5km/h = 63€). Dans un contexte où le pouvoir d’achat est mis à mal, cette démesure de la sanction paraît tout à fait injuste.

Les conducteurs se retrouvent constamment surveillés, harcelés et distraits par une multitude de radars et de caméras de surveillance. Cette atmosphère de contrôle omniprésent ne fait qu’entretenir l’anxiété presque généralisée de la population (les chiffres ont rarement été aussi hauts). Cela vaut notamment pour ceux pour qui la voiture est une nécessité et un outil de travail, en particulier en Wallonie où les distances à parcourir sont longues et que l’alternative de transports en commun est loin d’être suffisante.

Cette approche paternaliste réduit les citoyens à des sujets à contrôler, plutôt que de les traiter comme des individus responsables capables de prendre leurs propres décisions.

Dans cet environnement, agir avec bon sens ne suffit plus. Les citoyens sont constamment sur leurs gardes, craignant d’être pris dans les mailles du filet de cette répression routière à outrance.

Il est temps de rétablir l’équilibre entre la sécurité routière et le respect des droits individuels pour vivre dans un état où le bon sens et la responsabilité personnelle priment sur la répression aveugle. En démocratie, les citoyens ont des droits et des devoirs et l’Etat doit être un soutien, pas un oppresseur.


Marie-Laure MAES
Déléguée Élus locaux,
affaires institutionnelles & gouvernance

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