Carton bleu des Jeunes MR │ Rentrée à la Chambre : que faut-il retenir du discours de Charles Michel ?

C’est devenu une coutume à chaque rentrée parlementaire. Alors que les Députés retrouvent les bancs de l’hémicycle, le Premier ministre, quant à lui, ouvre « l’année parlementaire » par un discours de présentation sur la politique gouvernementale. Un exercice qui peut s’avérer périlleux – on se souvient tous des hurlements de l’opposition lors de la précédente déclaration – mais incontournable auquel Charles Michel, Premier ministre depuis un an, s’est attelé ce mardi 13 octobre.  Sur la forme, le jeune (dans les deux sens du terme) Premier ministre s’est différencié de ses prédécesseurs, avec un discours plus long qu’à la normale mais surtout beaucoup plus détaillé et chiffré. Sur le fond, Charles Michel a rappelé le cap du Gouvernement fédéral : garantir la prospérité économique et sociale de notre pays. Ce discours, très attendu de notre côté, nous a conforté dans notre conviction que le Gouvernement Michel va dans le bon sens et nous espérons que ce rythme soutenu de réformes perdurera pendant l’entièreté de la législature. Nous resterons le meilleur soutien du gouvernement, sans jamais hésiter de lui rappeler ses engagements afin que chaque parole se concrétise en acte.

Le pragmatisme comme mot d’ordre

« Nous sommes lucides ». Cette phrase de Charles Michel, on la retrouve en ouverture de son discours mais aussi dans sa conclusion. Bien sûr, ce n’est pas un hasard si le Premier ministre met en évidence ce trait de caractère du gouvernement. Du plus profond de ses origines, la coalition « Suédoise » est fondée sur le pragmatisme. De fait, l’attelage inédit que représente ce gouvernement n’est que la succession de choix pragmatiques face à des impasses politiques susceptibles de faire basculer la Belgique dans une nouvelle crise digne de celle de 2010 : la décision du CD&V d’associer la N-VA au pouvoir coûte que coûte ; la décision du MR de s’allier avec trois partis flamands alors que le cdH et le PS – avec la complicité du FDF – venaient de verrouiller les majorités régionales afin de faire pression sur les négociations fédérales ; la décision de Charles Michel d’assumer le rôle de Premier d’une coalition inattendue, orientée uniquement sur l’aspect socio-économique ; toutes ces décisions sont le fruit d’une critique lucide de la réalité politique. Ce pragmatisme, aujourd’hui, reste pleinement d’actualité dans les mesures prises par le Fédéral.

L’accent social d’un gouvernement…

Il y a encore un an, le Président du PS, Elio Di Rupo, qualifiait le Gouvernement Michel « d’ultra-droite ». N’en déplaise à Monsieur Di Rupo, « social » ne veut pas dire « socialiste ». Et, une fois de plus, Charles Michel a démontré aujourd’hui que son gouvernement avait bien une fibre sociale : « Renforcer notre modèle économique au service des protections sociales. Pas seulement la croissance quantitative mais aussi l’amélioration qualitative des standards de vie. Voilà quel est notre objectif.» Par ces mots, Charles Michel adresse une piqûre de rappel très utile à ceux qui pensent encore que nous pouvons construire un paradis social sur un désert économique. Le Premier ministre va même plus loin et énumère une série de mesures sociales prises par le Gouvernement depuis un an : baisse de l’impôt sur le travail en faveur des bas et moyens salaires (jusqu’à 1.752 euros nets par an pour les bas salaires, en fin de législature) ; renforcement du revenu d’intégration et des faibles pensions à hauteur de 50 millions d’euros d’ici 2016 ; baisse des cotisations pour les indépendants afin de renforcer leur pouvoir d’achat à hauteur de 800 euros par an, etc. Cet aspect de la politique menée par le Gouvernement fédéral est fondamental pour les Jeunes MR qui ne se retrouveraient pas dans une politique de droite dure et conservatrice.

… Qui reste tout à fait libéral

Face au poids imposant du partenaire N-VA, on a tendance à largement oublier l’importance de la famille libérale. Depuis les dernières élections, les libéraux sont la première famille politique de Belgique, une position qui marque assurément l’orientation du Fédéral. Cela se ressent principalement dans la volonté du Gouvernement de soutenir la création d’emplois et les PME qui représentent 99% de notre tissu économique. Depuis longtemps maintenant, les Jeunes MR prônent une politique de relance qui repose sur le travail et une baisse de la pression fiscale, à la fois sur les entreprises et sur les ménages. Et jamais un gouvernement n’avait été aussi loin dans ce sens. « Jobs, jobs, jobs » a répété Charles Michel, n’hésitant pas à insister sur une des mesures phares du glissement fiscal : l’exonération complète et à vie des cotisations patronales pour le premier emploi dans une PME ou chez un indépendant, avec un élargissement des exonérations pour le deuxième recrutement « jusqu’au sixième recrutement ». Par ailleurs, le Premier ministre chiffre à « 101.000 euros sur quatre ans» le réinvestissement possible pour les PME.

L’avenir, ça se travaille !

Il y a quelques mois, les Jeunes MR tenaient à Louvain-la-Neuve leur congrès sur les startups. Le choix de cette thématique n’était pas anodin : nous sommes absolument convaincus que la Belgique doit agir dès maintenant pour absorber au mieux les changements qu’engendrera l’économie numérique afin que la fatalité devienne une opportunité. Dès le début de son discours, Charles Michel nous a rassurés en démontrant sa volonté de ne pas laisser filer le train du progrès. Il a notamment exposé une série de mesures déjà en application – ou du moins en grande partie – à l’heure actuelle. Ces mesures touchent, par exemple, au crowdfunding, au tax shelter pour les startups ou encore à l’e-commerce. Nous saluons le travail du gouvernement dans ces domaines et l’invitons même à aller encore plus loin, à l’image d’autres pays européens comme l’Estonie.

Charles Michel a également abordé la réforme des pensions qui était le sujet de notre congrès juste après les élections de mai 2014. À l’époque, nous demandions déjà que notre système de pensions évolue afin d’assurer la solidarité intergénérationnelle et le bien-être des futurs pensionnés. Si l’allongement de l’âge de départ à la retraite et la limitation des régimes de prépensions sont des réformes difficiles, elles nous semblent néanmoins inéluctables, moyennant certaines exceptions au vu de la pénibilité et du temps de carrière. Nous nous inscrivons pleinement dans les propos de Charles Michel qui déclarait, ce matin : « Bien sûr il est plus simple de laisser croire que l’on peut travailler moins longtemps et néanmoins augmenter le montant des pensions. Mais cela n’est pas la réalité. »

Une main tendue vers les entités fédérées

Après près d’une heure de discours, c’est aux entités fédérées que Charles Michel s’est adressé. Et plus précisément à l’opposition fédérale qui gouverne à Bruxelles, en Wallonie et en Fédération Wallonie-Bruxelles. Le Premier ministre a exprimé son souhait d’une coopération entre les Régions et le niveau fédéral, quelles que soient les positions idéologiques de chacun. Il en a profité également pour souligner l’importance de la concertation sociale dans l’Histoire de notre pays. Cette image tranche avec la caricature qui est fait du Premier ministre – et plus globalement du gouvernement. Reste à espérer que ce message sera entendu… Car, si certains membres de l’opposition ont réellement compris la plus-value d’une attitude constructive, d’autres tentent encore et toujours de ranimer le feu de l’hystérie caractérisant le début de cette législature.

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